Lorsque nous sommes entrés dans l'ère du mobile banking en 2010, le volume des transactions bancaires a augmenté de façon considérable. Les systèmes informatiques traditionnels étant moins efficaces pour traiter un certain volume de transactions, il était important pour les banques de trouver des solutions, surtout à une époque marquée par l’arrivée de l’intelligence artificielle et de ses applications. De nombreuses banques ont ainsi décidé d'essayer cette technologie prometteuse en engageant des sociétés spécialisées dans l'IA pour réaliser cette opération. SIMPLELOGIQ était l'une d'entre elles, créée par une équipe d'ingénieurs basée à Denver, dans le Colorado.
L'utilisation de l'intelligence artificielle dans le secteur bancaire a permis d'augmenter les revenus d'environ 8% et de réduire les coûts de 10%. En effet, elle est utilisée pour anticiper sur les habitudes des clients, déterminer leur aptitude à rembourser leur crédit. Cette opération définie la limite du crédit, le taux d’intérêt, la nature de l’instrument financier proposé aux clients entre autres. Dans leurs opérations internes, les banques utilisent AI pour prévoir leur niveau de liquidité et s’assurer qu’elles ne vont pas violer les régulations en vigueur.
En observant l'environnement et l’évolution des données bancaires pendant des années, les ingénieurs ont réalisé qu’une très grande attention est accordée aux prêts pour les entreprises, en mettant en place toutes sortes d'outils sophistiqués pour suivre les différents business. Cependant, le même investissement n’est pas observé sur d’autres plans tout aussi importants et capitaux, comme l’éducation. Une situation surprenante quand on sait que l'éducation est une source favorable aux prêts bancaires. Le cas aux États-Unis où, en 2019, les Américains devaient environ 1 500 milliards de dollars en prêts étudiants, soit plus de deux fois ce qu'ils devaient dix ans plus tôt. SIMPLELOGIQ a pensé qu'il serait judicieux que les usagers puissent investir dans l’éducation au même titre que dans leurs entreprises. Le schéma sera alors identique pour l’éducation : suivie, analyse et prédiction. C'est dans cet ordre d’idée que naît Anaris, une intelligence artificielle polyvalente conçue pour le traitement des données des interactions entre élèves. Au départ, Anaris a été créée pour permettre aux parents d’avoir une idée du temps qu'ils investissent dans le suivi des performances de leurs enfants.
Le développement et l’installation des entreprises dans la ville de Denver, a entraîné une accélération de la routine quotidienne chez la plupart des parents. Ceux-ci avaient moins de temps pour prêter attention à ce que faisaient leurs enfants à l'école. Ils se contentaient de déposer leurs enfants à l'école le matin, et de les récupérer à la sortie des classes. Quelques fois, les parents visitent la plate-forme ou l'application de l'école afin de vérifier s'il y a quelque chose de nouveau. SIMPLELOGIQ avait décelé quatre problèmes majeurs avec cette approche :
- Les écoles n'ont pas toutes les mêmes applications. Conséquence, le parent se retrouve dans l’obligation de gérer plusieurs applications pour chacun de ses enfants fréquentant différentes écoles. La tache devient encore plus difficile car chacune de ces applications a une philosophie et une interface différentes.
- Toutes les applications scolaires donnaient des informations sur ce qui s'était déjà produit, mais absolument rien sur ce qui pourrait se produire. Une gêne pour les ingénieurs de données qui cherchent toujours à faire des prévisions.
- Le temps nécessaire pour mettre l'information à la disposition des parents était trop long, car elle devait passer de l'enseignant à l'administration de l'école, puis être traitée et enregistrée dans le système avant que les parents n'y aient accès. C'est particulièrement vrai pour les informations concernant la discipline.
- Les applications ne donnent aucune indication au parent sur le temps qu'il consacre à l'observation de ce que font ses enfants et sur l'impact de cette attention sur leur réussite.
La première version d'Anaris AI a été testée en 2016 et a donné des résultats plutôt satisfaisants. Les parents étaient tellement heureux de voir en chiffres à quel point ils s'intéressent à leurs enfants plutôt que d'avoir une simple idée. Il est devenu plus facile de tous les suivre à partir d'une seule plateforme, et surtout, cela reposait sur une seule philosophie, quelque soit l'école. Non seulement ils ont pu voir les résultats de leurs enfants et découvrir leurs propres résultats en tant que parents, mais aussi, faire une comparaison et avoir une idée de leurs attitudes vis à vis des autres parents de l'école ou du pays.
SIMPLELOGIQ ne s'est pas arrêté là. Les ingénieurs ont décidé de pousser les choses plus loin en essayant d'utiliser les données pour prédire quelque chose de plus complexe : les risques auxquels les enfants sont exposés, en fonction d'un certain nombre de données environnementales, et ils utilisent le Machine Learning pour cela. La deuxième version d' Anaris en 2018 est arrivée avec ces analyses qui pouvaient prévoir les risques de consommation de drogue, de grossesse précoce ou de violence ; des choses très difficiles à imaginer pour les parents. Cette deuxième version a été très critiquée par les parents au début, car si les résultats étaient parfois embarrassants, ils se sont par la suite avérés d'une précision incroyable. Le journaliste Edwin Peters d'une télévision locale a déclaré un jour : "Oh, enfin nous partageons nos données avec un média social pour nos intérêts".
Depuis lors, SIMPLELOGIQ a amélioré son produit et a essayé de le tester dans des pays aux cultures totalement différentes. L'objectif est de créer une plateforme sociale universelle afin d’aider les élèves, les enseignants et les parents à collaborer pour obtenir de meilleurs résultats et plus de sécurité. Ils l'ont récemment rebaptisée Eska, du nom d'une fille qui a obtenu les statistiques les plus élevées jamais enregistrées sur l'ensemble de la plateforme.